jeudi 4 juin 2020

Une pensée ou un coup de gueule du 20 mars

Une réflexion me vient d’un coup. Comment se fait-il que depuis une semaine nous voyons des gens applaudir tous les soirs à 21h00 en signe de remerciement du personnel hospitalier qui travaille dur en cette période difficile? Hem, comment dire, le personnel hospitalier fait le travail identique tous les jours avec des périodes de stress tous les jours simplement on ne le voit plus…. Est-ce que ce personnel a changé de travail, est-il différent de la semaine précédente ? Je ne le crois pas. Les moyens sont différents, l’urgence est différente et les gens ont un regard différent. Est-ce parce que nous n’avons plus rien à faire d’autre, et qu’une petite sortie sur son balcon est déjà une petite récréation dans nos journées de confinement, pour nous distraire, en attendant le film de 21h10, nous applaudissons un travail qui est fait tous les jours ? Alors que dire de la caissière derrière son comptoir qui encaisse nos commissions achetées avec frénésies de peur de manquer de PQ pour un virus qui ne s’attaque pas à nos intestins (aux dernières nouvelles), de certains diront que c’est pour pallier au manque de masque… est-ce que l’on applaudit cette dame ou ce monsieur qui nous annonce que l’on doit 102,45 Fr ? Alors, en dehors de cette crise pourquoi ne pas applaudir l’éboueur qui vide nos poubelles en semaine et qui bloque la rue pour quelques minutes, le facteur qui nous amène le plus souvent des factures, notre garagiste qui répare notre voiture, nos maîtres d’école qui nous apprennent le savoir, les parents qui nous donnent à manger, etc. Bref, c’est intéressant d’assister à cela en observateur et je constate notre besoin incessant d’avoir du spectacle et de voir que notre société, notre humanité est à la recherche de divertissement. Alors à ce moment-là, nous devons aussi applaudir le migrant qui réussit à survivre d’une traversée hasardeuse, le bénévole qui apporte à manger dans un pays du tiers-monde. C’est quand même étonnant que le spectacle ait changé en moins de quinze jours. L’homme perdu dans son égocentrisme et sa soif d’innovation, oublie que son futur est basé sur son expérience du passé et ses actions présentes. Et que son droit à se reposer, ne pourra se faire sur ses lauriers, encore moins sur les autres. Son repos est dans l’action du présent. Désolé, je ne comprends pas cette nouvelle mobilisation, cet élan bon enfant, amical et encourageant. Qui peut en réconforter certains, mais pas moi.

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