lundi 13 mai 2013

Nos conditionnements

Comment peut-on avoir peur d’une chose aussi évidente que la mort. C’est vrai, nous sommes tous, les vivants, amené à périr un jour. Des fois plus vite que d’autres, des fois de manière que l’on considère comme juste ou injuste (un jugement). De plus, nous avons tous eu dans notre entourage à un moment donné été confronté à ceci. Nous pouvons avoir, éventuellement, peur de ce que l'on ne connais pas, mais la mort, est quelque chose d'aussi commun qu'une naissance, car cela existe depuis que les êtres sont vivants. En poussant encore plus loin, si on a peur de ce qui se passe après, ce qui est le plus souvent le cas (avec la douleur ou la détresse de laisser nos proches dans la tristesse, ou pas... là, la rancœur persiste...), comment se fait-il que l'on n'ait pas peur de la vie. Car excepté les médium, les lecteurs de boules de cristal et autres prédicateurs, nous ne connaissons pas de quoi sera fait l'année à venir, le mois prochain, la semaine suivante, le demain, l'heure d'après et juste l'instant qui vient de passer. Il serait tellement plus serein d'accepter la mort comme une continuité de la vie et chérir cette vie, cet instant, en le remplissant de tout le respect que l'on a de pouvoir le partager avec l'ensemble des vivants. Je pense en y réfléchissant un peu qu'il en est de même avec la mort. La mort est une peur (typiquement humaine). Revenons instant sur la préhension du règne animal et sa perception de cet événement « fatal ». Un animal s’en fiche de la mort, je dirais qu'il ne pense qu’à trois choses importantes, se nourrir, se reproduire et assurer son territoire (et ce dernier point est sujet à caution, car il rejoint les deux premiers points en cas de « pénurie » de nourriture et de partenaire). Donc, la mort ne rentre pas en ligne de compte dans son processus de vie, l’animal ne se préoccupe que de sa survie pour « s’assurer » de pouvoir continuer à assouvir ses besoins vitaux. L’animal serait-il dénué d’émotion alors ? Dans ce cas, comment expliquer la pérennité d’une espèce. Revenons à nous, humanoïdes, qu’elles sont nos préoccupations premières… , assurer notre territoire, prospérer et éventuellement, si avec du bol, et sur un malentendu, assurer la descendance (et pourvu que cela soit un garçon... comme cela c'est fait !). Est-ce que l'on aurait pas inversé deux trois trucs dans notre histoire des hommes dit civilisés ? La disparition d’un être cher, le vide que cela crée, la douleur de cette séparation irréversible et qui nous rappelle aussi notre temporalité sur ce monde qui est en réalité notre monde, si l’on réfléchi un peu. Pourtant, le petit bonhomme qui crève de faim en Afrique, c'est horrible mais on s'en fiche un peu. Le petit vieux handicapé du 5ème qui a perdu sa petite vieille dans un terrible accident de voiture, on se dit : aïe, ils étaient sympas et aussi qu'ils ont fait leur temps et on aurait du leur interdire de conduire, à leurs âges... En forme de conclusion, je dirai que l’homme est un animal qui a perdu son essence première, qui est de chérir le vivant et laisser les morts partir. Il est intéressant de constater que nous accueillons l'évidence de la vie avec une certaine joie et l'évidence de la mort avec une grande crainte et tristesse. Donc si on se projetait dans les deux mondes (de la "vie" et de la "mort") imaginer un accueil identique, que "l'arrivée " ou "le départ" se fasse de la même manière indépendamment de l’endroit d'où l'on observe ceci ? Et tant qu’à faire, comme nous sommes de ce côté ci, il serait vraiment judicieux de ne pas, ou plus, encourager la mort par nos comportements douteux (je sais, c’est un jugement…), qui n'ont pour la plupart d'entre nous, rien à voir avec le "chérissement" de la VIE et du VIVANT.